La révolution Disney ?
La firme s'intéresse donc aux amérindiens... mais inscrit une nouvelle "princesse" à son panthéon.
Un bâteau anglais accoste sur les côtes du Nouveau Monde, avec des intentions de conquête : des indiens Powhatans vont se mettre sur leur route.
La rengaine, on la connait par coeur : La fille du cheffe doit épouser un homme qu'elle n'aime pas et va rencontrer celui dont elle n'a pas le droit d'être amoureuse ; le même fond de commerce depuis une certaine Blanche-neige. Pourtant Pocahontas se veut être un film quelque peu engagé sur la
cause indienne : s’il ne la défigure effectivement pas (les rituels,
la place essentielle de la nature, une vie simple en son sein), le scénario demeure beaucoup trop fantaisiste, guère documenté ;
mais un effort a été fait.
Les personnages ne jouent pas assez la balance entre le Bien et le Mal : John Smith est d'emblée sympathique, le gouverneur possède déjà la tête du bad guy. Kocoum ert Thomas auraient gagné à être plus nuancés. Mais on notera que cette fois les animaux
ne parlent pas !
Disney aurait dû pousser la barre du respect un peu plus haut : les chansons restent en anglais, le scénario est baigné dans un esprit eurasien, la trame cousue de fil blanc, et il demeure une grande naïveté vis à vis de l'Histoire. Mais Pocahontas prône des valeurs positives : l'amour entre les peuples, brisant la barrière des cultures, celle de nos différences profondes et de nos égoïsmes. Et son message de paix résonne, même s'il ressemble à une vilaine utopie (ou dystopie, c'est selon).
On y trouve d'ailleurs l'une des plus belles chansons de Disney (Colors of the wind) et un final toujours aussi éblouissant.
NOTE : 13-14 / 20