Le roi lion, tout simplement.
Avec l'introduction la plus iconique de la filmographie de Disney et les chansons les plus fameuses de leur catalogue (sans oublier la partie "composition symphonique" qui n'est jamais en reste), l'un des bad guys les plus emblématiques du monde du cartoon (Scar est un assassin d'enfants et fratricide, sans morale) et des dialogues que l'on peut à loisir réciter par cœur.
Le tout sur un scénario tout en finesse, marchant délicatement sur les illustres traces de "Hamlet". De superbes et fines leçons de vie (affronter son passé), un drame qui a marqué les esprits autant que la mort de la maman de Bambi, un humour qui fait toujours mouche, même après de multiples visionnage. Et une réalisation étincelante, d'une précision diabolique : ce traveling compensé, ce travail sur les hors champ...
On reprend et on en remet une couche : Le roi lion reste et demeure joliment fait (merci l’infographie), avec une bonne excuse
shakespearienne utilisée judicieusement, un scénario
parfaitement fluide qui ne se borne pas à suivre sagement
son intrigue mais donne dans le suspens politique, avec des
enjeux adultes. Et puis il y a ce bad guy et ses ouailles, au charisme indémodable
et dont Disney a le secret, ainsi que des personnages extrêmement
variés et à la personnalité forte (de Rafiki
à Pumba) et dont Timon & Pumba ne sont seulement que
les faire-valoir comiques du projet, une musique qui continue de faire
le tour du monde et dont on peut frodonner at vitam aeternam
les airs sans rougir, de l'humour parfois prononcé
du côté "scato" (et qui fait mouche
!).
Bien sûr il y a une morale et un air ("Hakuna matata") qui semble faire écho à celle
du chef-d'oeuvre absolu de la firme (Le
livre de la jungle et son "Il en faut peut pour être
heureux" de Baloo) mais qui reste parfois sur
le côté, notamment sur la fin, lorsque le roi retrouve
son pouvoir absolu et ses sérieuses responsabilités…
L'adolescence se doit de devenir adulte semble-t-on nous dire. Par ailleurs de rôle
des femmes reste encore beaucoup en retrait, Sarabi semble n'être
qu'une reine rebelle sur le tard, elle ne réclame jamais
le trône, et la protection de la planète ne reste
qu'un arrière-fond.
Mais quand la technique est au service de l’imagination,
une œuvre peut prétendre plaire au plus grand nombre
sans honte de ses qualités. Quand Disney essaie de parler
autant aux adultes qu'aux enfants.
NOTE : 17-18 / 20